Dans les yeux de Maryvonne Duray

Dans les yeux de Maryvonne Duray


La décroissance est son dada, l’injustice la révolte, l’actualité la passionne et une école publique de qualité est son souhait. Maryvonne Duray est professeur d’anglais et de russe à l’Athénée provincial Raoul Warocqué à Morlanwelz. Pour elle, il n’y a pas une langue plus rentable que d’autres. Les langues reflètent une culture que les élèves apprennent à mieux connaître pour mieux comprendre l’autre. L’apprentissage de l’espagnol, l’allemand, l’italien, le néerlandais et du russe ne peuvent qu’ouvrir l’esprit de nos jeunes.


Quel est votre métier et en quoi vous passionne-t-il
Traductrice anglais-russe, j’enseigne l’anglais pour les 4, 5, 6e, toutes options. Sur le temps de midi, je donne bénévolement des cours de russe à une quinzaine de jeunes et des collègues. Mon métier me passionne parce qu’à travers mon cours, j’aborde l’actualité et je soulève l’esprit critique des jeunes. Je suis ainsi engagée dans le projet de développement durable de notre école qui consiste à mettre des vélos stables dans l’école et à inciter les jeunes à produire de l’électricité qui permettra de recharger des tablettes sur lesquelles seront enregistrés des exercices. Le prof de physique étudie le prototype. On récupère des vélos d’appartement car on ne veut presque rien acheter. Si vous en avez un, on est preneur !

Une anecdote
A leur examen, les rhétos ont eu à traduire les conditions de travail chez Amazon, ils ont pensé qu’elles étaient proches de celles décrites par Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes. A l’épreuve orale, organisée au château de Seneffe, ils devront piloter une visite en anglais de certaines thèmes de l’exposition permanente sur le chocolat et de l’exposition temporaire. J’aborderai avec eux le travail des enfants dans les plantations de cacao, le commerce équitable, l’esclavage. Parfois, parler de l’actualité me joue des tours. Depuis qu’on a repeint ma classe, je ne peux plus rien afficher, je pense que ce n’est pas un hasard (sourire)


Ma passion
Avec les 22 bénévoles des Petits paniers du Cœur à La Louvière, je mène des actions contre la pauvreté. Nous récoltons les invendus des magasins pour distribuer des colis alimentaires à environ 150 personnes nécessiteuses chaque semaine. Mine de rien, ma connaissance de la langue russe m’a permis d’aider des personnes tchétchènes et en retour, d’approfondir mon vocabulaire. Je sais maintenant comment se traduit « bande hygiénique » en russe. C’est du concret.