Depuis quelques années, les éducateurs de l’IESPP Tournai s’investissent auprès des habitants du quartier Saint Jean. Avec le projet social et solidaire « De la terre à notre assiette », ce mardi 14 janvier, les élèves de 6e Agent d’éducation ont préparé leur première soupe solidaire dans les cuisines de l’IESPP.
Investis dans le jardin communautaire de l’ASBL Comité Saint Jean, les élèves et les habitants retrouvent l’importance du travail de la terre pour se nourrir. D’une graine plantée, à sa croissance puis à la récolte des légumes, la nature prend son temps pour remplir les assiettes. Et par ce froid glacial, rien de tel qu’une soupe pour rassembler
Aujourd’hui, au menu de cette soupe intergénérationnelle, il y avait des carottes, du potiron, un peu de céleri, des oignons, des pommes de terre et du butternut. Et pour agrémenter celle-ci, la confection de bouquet garnis, sans oublier les petites douceurs sucrées : des biscuits bretons et des rochers.
M. Grégory Vanhuffel, professeur à l’IESPP Tournai revient sur cette quatrième année de collaboration avec Christine Deside, initiatrice de la dynamique installée au cœur de la cité sociale du Luchet d’Antoing : « Ce projet commence en 5e année avec la plantation des légumes dans le jardin communautaire. Les graines ou semis nous sont fournis grâce à un partenariat avec l’IPES Tournai. Après ce travail de préparation de la terre, vient la récolte des potirons, potimarrons…que nos élèves, arrivés en 6e année, préparent et congèlent en début d’année scolaire, en attendant le plan « grand froid ». C’est alors qu’on les utilise pour préparer une soupe et sa distribution, comme aujourd’hui, à la Maison des solidarités au Quai du Luchet d’Antoing. »
Si ce projet se veut avant tout solidaire, il fait aussi appel aux principes de l’anti-gaspillage et aux astuces de conservation.
Lana Wilmus, élève de 6e Agent d’éducation, réalise des bouquets garnis pour améliorer le goût de la soupe : « On utilise les restes de légumes comme le céleri et les verts de poireaux. On ajoute dans le vert poireau un peu de persil, un bout de céleri, une feuille de laurier et un peu de thym, puis on le ficelle et on le mettra dans la soupe. Ce bouquet garni, qui peut aussi être congelé, remplace le sel et donne plus de la saveur à la préparation ».
Kelvin Singh, un autre élève, s’intéresse avant tout au contact avec les gens et à l’expérience de terrain. « Cet atelier nous amène typiquement vers un premier contact avec les habitants du quartier et reflète bien la pratique à laquelle on sera confronté dans notre futur job. Le projet s’est réalisé en trois parties. On a d’abord rencontré Mme Christine Deside, jeudi dernier, dans les locaux pour aborder le public cible. Ensuite, ce matin, c’était la partie culinaire avec la préparation de la soupe. Et enfin, la distribution de la soupe au sein de la Maison des Solidarités et les rencontres avec les habitants du quartier. »
Et en effet, de rencontres, il en a été question ! Au-delà du geste d’offrir une soupe solidaire, c’est également un moment intergénérationnel qui s’est créé avec de nombreuses discussions. L’une des habitantes du quartier est ravie de cette collaboration entre l’école provinciale et la maison des solidarités : « Cela permet aux gens de se retrouver ensemble, on renoue des liens avec des voisins. Et surtout, pour beaucoup d’entre nous, c’est l’occasion d’échanger avec les élèves et de créer des contacts intergénérationnels ».
L’expérience sera renouvelée le 27 janvier prochain avec d’autres élèves de 6e Agent d’éducation.