Ce mercredi, des élèves de l’IPCD de Binche et de l’IPES Léon Hurez de La Louvière sont allés au Centre Mozaïc (centre pour enfants placés par le juge). Les 10 jeunes des sections Aide-soignante et Esthétique sociale ont appris à travailler ensemble lors de ce projet inter-école.
Echanges de connaissances
Les élèves des 2 écoles se sont tout de suite entendus pour ne faire plus qu’un groupe homogène. Les jeunes ont échangé des techniques propres à leur spécialisation, ce qui en fait une expérience très enrichissante pour chacun : les esthéticiennes sociales ont notamment montré aux aides-soignantes comment réaliser une manucure de base et les aides-soignantes ont formé les esthéticiennes aux gestes de premiers secours.
Les équipes ont été formées par binôme : une esthéticienne et une aide-soignante.
Le centre Mozaïc
Depuis la crise sanitaire, il est très difficile d’entrer dans ce type d’institution. C’est grâce aux contacts de leur enseignante en psychologie que les élèves ont pu y accéder. Les enfants placés, ayant subi pour la plupart des sévices difficiles, ont développé une crainte des adultes. Pour pouvoir s’approcher des petits, il a donc fallu montrer pattes blanches.
Le centre, qui est un lieu de transition, accueille des enfants pendant 6 mois maximum. Ils sont observés et selon leurs réactions, ils rejoignent une institution ou une famille d’accueil.
Déroulement de la journée
Les élèves ont mis en pratique leurs connaissances et montré toute leur bienveillance à l’égard des enfants. Ainsi, pendant 6 heures, des activités ont été proposées aux enfants : boxe, danse, chant, grimage, manucure, détente et un goûter crêpes à garnir.
Après la lecture d’un conte sur les émotions, les petits ont eu la possibilité de dessiner leur sentiment du moment. L’après-midi, une chasse aux œufs était organisée dans le jardin du centre et la journée s’est terminée sur des comptines chantées à l’unisson.
Le moment le plus difficile a été le temps de la séparation. Dire au revoir n’est jamais chose facile. Cette expérience incroyable a bousculé les émotions de chacun, des plus petits comme des plus grands.
Interview des élèves de 7e Aide-soignante de l’IPCD
Quelles sont vos impressions sur votre visite ?
« Concernant notre visite au centre Mozaïc, le plus émouvant est de passer la porte et de rentrer dans cette bulle qui appartient aux enfants qui ont vécu des choses difficiles. Il faut réussir à prendre du recul par rapport au passé des petits, ce qui n’est pas facile. Cependant, c’est une belle expérience à vivre une fois par an.
Le plus grand défi de cette journée fut de réussir à les sortir de leur carapace et les laisser s’exprimer. Nous, on était là pour illuminer leur journée et pas pour porter un jugement, il faut malheureusement laisser la barrière « activités » entre nous. »
L’entente a-t-elle été facile avec les élèves de la section « Esthéticienne sociale » ?
« Oui, on s’entend super bien avec l’autre section. On les avait déjà rencontrés auparavant. Lors de la journée à Mozaïc, c’était un super travail de collaboration. On avait besoin de tout le monde. Bien que nous ne fassions pas le même métier, notre but reste le même : le bien-être des autres, des enfants. »
Que pouvez-vous nous dire sur l’IPCD et la section « Aide-soignante » ?
« J’ai vécu mes plus belles années à l’IPCD. Je suis à la fois triste de partir comme je suis en dernière année et impatiente de me lancer dans la vie professionnelle. Ici, nous sommes comme une grande famille. Il y a une réelle entraide entre les élèves et les professeurs, et même entre les différentes sections !
C’est une école chaleureuse et familiale. On est très reconnaissantes envers nos enseignants, on ne les remerciera jamais assez. Ils se coupent en 5 pour nous afin de nous permettre de vivre toutes ces expériences comme le centre Mozaïc. On fait de nombreuses activités à l’extérieur, dont des stages variés, ce qui facilite notre orientation. »
Que pouvez-vous nous dire sur votre futur métier ?
« Je n’ai pas peur de trouver du travail. Il y a une forte demande d’aide-soignante. Certaines de mes amies travaillent déjà en job étudiant.
Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est le contact avec les patients. Nous, les aides-soignantes, nous sommes la 1re ligne. Bien-sûr, il faut connaitre la théorie, mais pour faire ce job, il faut aussi une réelle empathie. »