Ce 18 février, les élèves de la section Nature et Forêts de l’IPES Ath et les étudiants Bachelier en Agronomie de la Haute Ecole Condorcet ont eu l’opportunité de suivre une formation de débardage avec l’ASBL Meneurs et l’entreprise CORDEVA.
Émilien Scutenaire et Martin Wambach, élèves de 6e Nature et Forêts reviennent sur la matinée de théorie donnée par Gaëtan Pyckhout, administrateur délégué de l’ASBL Meneurs :
« Cette formation théorique sur le débardage avec des chevaux de traits nous a permis d’aborder la technique sous plusieurs angles et de comprendre ses avantages et inconvénients. Nous avons vu les différences entre le débusquage et le débardage, la notion de tassement des sols en fonction de l’utilisation de machines ou de chevaux de traits. En effet, les pneus d’une machine compactent plus la terre et les racines des arbres tandis que les chevaux font moins de dégâts au sol. L’utilisation des chevaux a aussi un réel avantage économique pour les travaux de débardage, en plus d’avantages sociaux et écologiques. Le métier de débardeur est en pénurie et c’est bien de réintégrer la traction animale dans l’emploi. »
En fin de matinée, les élèves et étudiants ont rejoint Corentin Hannon et Eva Fillet de l’entreprise CORDEVA dans les bois de Silly. Avec 9 chevaux de traits, leur société est spécialisée dans les travaux agricoles, de débardage en forêt, dans les vignes, les cultures maraichères, les chemins de RAVEL, les rivières … Ils sont polyvalents et travaillent partout en Belgique avec leurs chevaux pour répondre aux demandes.
Corentin s’est reconverti il y a six ans et a décidé avec sa compagne Eva de remplacer ses machines par des chevaux : « Une fois que l’on est bien organisé, c’est génial. Ça reste un challenge de faire du beau boulot avec le cheval et évoluer avec lui est pour moi le plus beau métier du monde».
Pour la démonstration de débardage, ils avaient emmené avec eux Lundi et Sitor, deux petits ardennais trapus et bien maniables en forêts. « Comme leur centre de gravité est très bas, dans les montées, ils gardent bien leur équilibre. L’un des chevaux est ferré pour lui permettre d’avoir plus de traction et l’autre non. En forêt, les chevaux n’ont pas forcément besoin d’être ferré mais ça dépend du terrain, du coup il faut s’adapter. Quand ils ne sont pas en travail, on les déferre» explique Corentin.
Les élèves ont pu découvrir l’harnachement traditionnel flamand du cheval de trait. Il se compose du collier, du palonnier de traction dans lequel la chaîne se met dans un crochet pour un débardage en simple ou en paire. Les œillères permettent de protéger les yeux des branches d’arbremais aussi de diminuer leur peur et leur fougue. Et c’est le cordeau qui permet de guider le cheval : « C’est comme apprendre un code au cheval, avec le cordeau à droite, on dit « yeu » et on donne de petits à coups. A gauche, c’est « ar » et on tire en continu. Ce qui fait la différence pour mener le cheval, c’est l’ordre vocal et surtout l’intention du meneur. Quand on travaille avec le cheval, il faut être attentif à sa respiration, sa transpiration corporelle, faire attention s’il ne veut plus tirer … Chaque matin, quand on les brosse, on examine son corps. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut déceler un problème » poursuit Corentin.
Avec l’ensemble de ces notions théoriques et pratiques, les élèves de l’IPES Ath et ceux de la Haute Ecole Condorcet ont pu endosser le rôle d’un débardeur sous les conseils avisés de Corentin, Eva et Gaëtan. Pendant que les élèves de 5e et 6e Nature et Forêts libéraient le passage pour le cheval en tronçonnant certains arbres et en déblayant les branches, d’autres attachaient les troncs au palonnier pour ensuite guider Sitor et Lundi jusqu’au chemin. Tous ont apprécié l’expérience peu commune et très riche en enseignement !