Tous les élèves, de toutes les écoles, peuvent être confrontés à une situation de harcèlement. Pour lutter contre ce fléau, qui s’amplifie au travers des réseaux sociaux, La Samaritaine, école d’enseignement secondaire de la Province de Hainaut à Charleroi, a mis en place une petite structure d’écoute et de prévention.
"Un des objectifs de La Samaritaine est d’accueillir les jeunes dans un climat convivial et serein, d’être à leur écoute et de les encadrer. Pour contrer le harcèlement, l’école a lancé, avec le concours d’une ancienne élève, un projet de prévention : Sam’Touch", explique la directrice Céline Deroy.
"Après mon passage à La Samaritaine, j‘ai fait un master en sciences de l’éducation à l’UMons. J’ai été touchée par cette problématique et, notamment, par le cyber harcèlement sur Facebook et les réseaux sociaux. J’avais envie d’agir sur le terrain et de faire bouger les choses. Je suis revenue ici avec un projet qui a rencontré la volonté de la direction qui, elle aussi, désirait mettre sur pied une équipe éducative. Nous voulions créer une cellule composée aussi d’élèves afin de faciliter le contact et la parole", confie Cassandra Gheys.
Une mobilisation des jeunes qui a payé. Une vingtaine d’élèves ont participé à cette cellule l’an passé. A travers ce programme, les étudiants du supérieur ont composé, avec quelques membres de l’équipe éducative, une "team" qui est à l’écoute des inquiétudes de tous les élèves de l’école ainsi que des professeurs. Dès qu’une personne de l’école se sent menacée, humiliée ou harcelée, elle peut en parler librement à un référent qui l’aidera. Un groupe Facebook a même été créé pour pouvoir s’exprimer et partager des témoignages sur les réseaux sociaux.
"Plus l’équipe se soude, plus on constate que certains d’entre eux ont eux-mêmes, lors de leur parcours scolaire, été confronté à ce problème et se sentent vraiment concernés par le projet". Jeune diplômé et ancien élève ressource, Ludovic, confirme : "plus jeune, j’ai été harcelé, ça m’a donné l’envie d’aider car j’en ai souffert et je souhaite éviter ces soucis aux autres. Mon implication dans la team consistait à écouter les élèves qui souhaitaient me parler, certains élèves venaient aussi pour m’expliquer ce qu’ils avaient vu. Je participais aux animations de prévention et de sensibilisation en classe et j’ai fait partie du tournage du spot de prévention. Notre action est aussi visible grâce aux affiches reprenant notre photo qui sont placées dans l’école ». "On a aussi réalisé des bracelets "Tous unis contre le harcèlement", financés par la coopérative de l’école, et qui sont vendus dans l’école. Le but : je porte donc j’adhère", précise Cassandra Gheys.
Un soutien scolaire
La Samaritaine organise aussi des ateliers Sam’Aide. L’objectif : aider les jeunes à planifier leur travail, à gérer leur journal de classe et leurs prises de notes. Encadrés par une assistante sociale, une éducatrice et des professeurs bénévoles, des ateliers sont organisés tous les mercredis après-midis dans un lieu calme. Cela leur permet de développer leur envie d’apprendre et à valoriser la solidarité car les plus grands aident leurs condisciples plus jeunes !