« Sors de ta bulle » à l’IETS Charleroi
Fin de semaine dernière, un immense dôme transparent trônait dans la cour de de l’IETS. Des élèves y étaient réunis.
« Sors de ta bulle est un mouvement anti harcèlement et cyber-harcèlement.
Ensemble nous allons déposer notre bulle géante transparente dans les écoles. Classe par classe, les élèves entrent dans la bulle et, pendant une heure, discutent avec une psychologue et une influenceuse du harcèlement en général. Sans parents et sans professeurs dans la bulle, les élèves se livrent beaucoup plus. Le principe de faire participer les élèves à une discussion ouverte avec des personnes connues, qu'ils apprécient et dont ils se sentent proches est une nouvelle démarche pour conscientiser tant les harcelés que les harceleurs », https://www.sorsdetabulle-be.com/
« J’avais vu un reportage sur le sujet », explique Corinne Bohême, chargée de mission dans le cadre de la lutte contre le harcèlement à l’IETS. « Mon directeur, Patrick Hublet, a tout de suite été enthousiaste à l’idée d’organiser cela dans notre école ». « La bulle est très visible. Difficile de ne pas l’apercevoir. Si les plus jeunes y étaient initialement invités, les grands ont aussi pu m’interpeler à ce sujet ». L’occasion, pour Madame Bohême, de se faire connaître auprès de tous les élèves de l’école et de leur (re)préciser qu’ils peuvent la solliciter à tout moment en se présentant tout simplement à son bureau situé dans l’établissement scolaire.
300 jeunes concernés !
Dans la bulle, les élèves rencontrent une psychologue et une influenceuse. Ensemble, ils abordent les mécanismes du harcèlement et répondent aux questions liées au problème.
« C’est après ses interventions que la psychologue est revenue vers moi pour m’informer de ce qu’elle aurait pu déceler comme éventuels problèmes de harcèlement au sein des classes. Si le moindre soucis apparaît, on peut ainsi en assurer le suivi ». A l’école, les élèves ont parfois du mal à s’exprimer, à parler ; ils se renferment. « Dans cette bulle, la parole se libère plus facilement ».
« Souvent, les élèves posent des questions spontanément et sont très interactifs. A l’intérieur, ils parlent d’eux et de ce qu’ils ont entendu. Les séances sont assez intenses », confie Caroline Styns, psychologue et sexologue. C’est aux côtés de l’instagrammeuse Alexine Bauduin – et de son vécu – qu’elle donne des solutions concrètes . Il n’y a pas plus parlant comme méthode de prévention.
Avec les nouvelles technologies, le harcèlement scolaire peut suivre la victime jusqu’à son domicile, le soir, quand il rentre de l’école. Un enfant sur trois, dans le monde, est confronté au harcèlement à un moment de sa vie. Les écoles doivent donc être vigilantes au quotidien.
Madame Bohème est en place à l’IETS depuis deux ans. « Au travers d’animations avec les élèves, je travaille sur l’empathie et le respect de l’autre ». Elle constate notamment qu’il y a un gros travail éducatif à faire chez les garçons, par rapport à l’image qu’ils ont de la femme, et du langage qu’ils emploient envers les filles. « C’est parfois violent et je suis surprise par l’âge. Nous faisons donc un gros travail autour de ce qu’ils entendent dans les médias, la distinction entre le réel et la fiction ». Au final, c’est toujours le dialogue qui l’emporte.
https://www.etudierenhainaut.be/institut-enseignement-technique-secondaire.html