L’Imperial Stout Binche est embouteillée à La Louvière!

 L’Imperial Stout Binche est embouteillée à La Louvière!

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Ce sont les élèves de l’IPEPS Binche (tous des connaisseurs !) qui l’ont fabriquée dans la microbrasserie didactique provinciale de l’APLL La Louvière.
Mmm… Les arômes de houblon et de malt ! Et cet orge qu’on moud ! Et cet échappement de gaz qui prouve que la levure est encore en action ! Les bouteilles sont prêtes, la bière a fermenté 2 semaines, 40 litres à se partager. Ils sont joyeux et fiers, les élèves de l’Ipeps Binche participant au module «Microbrasserie», le quatrième et dernier de la formation qualifiante «Biérologie» (4ans). Ils ont bien raison : ils ont tout de même fabriqué leur bière «L’Imperial Stout Binche» ! Et ils vont en refaire une en mars, peut-être dans une grande brasserie extérieure comme «La Binchoise», avec leur propre recette. Histoire de se faire la main. On passerait alors à des milliers de litres à mettre en bouteille (et à étiqueter), pour un événement à déterminer… Affaire à suivre !

 Leur professeur, Julien Hiraux, est ingénieur brassicole. Il les a guidés pour élaborer leur recette. «En 3 ou 4 heures, on fabrique une bière. C’est enthousiasmant. Nous avons la chance de travailler dans la microbrasserie que l’Athénée provincial de La Louvière (APLL) a acquise en 2009, lorsqu’ils ont brassé avec les élèves de sciences une bière étiquetée par les élèves d’arts appliqués, pour célébrer l’ouverture de la 1ère Biennale du Livres d’Enfants, Motamo», explique-t-il. «Je brasse depuis mes 16 ans et je travaille depuis 10 ans chez Meura, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de matériel brassicole. Cela me permet de conseiller les étudiants qui souhaiteraient s’installer».

Restaurateur, journaliste, amateur, futur brasseur…
Les élèves sont essentiellement des connaisseurs. Mais également des amateurs et des professionnels de la restauration.
Pierre Hoyas, par exemple, est restaurateur à «Mine de Rien», un restaurant franco-italien au Bois-du-Cazier à Marcinelle. «Je suis cette formation par plaisir et curiosité mais aussi avec l’idée de me développer. J’acquiers ici un potentiel de connaissances pour répondre et faire plaisir au client. Je pense que c’est un must quand un restaurateur peut parler de ses produits de façon éclairée et avec un langage accessible.»

La biérologie, c’est l’art de déguster la bière et d'en parler!
«Moi j’étais plutôt vin au départ, et je suis devenue une adepte de la bière surtout depuis que nous avons appris à l’associer avec les plats : une blanche avec le poisson, une triple avec un plat puissant, une pinte de Guinness avec un dessert », confie Chantal Geeraert. La sous-directrice de l’école suit aussi la formation, par pur plaisir. 20191207 101222
«La première année, nous avons reçu une initiation (comment déguster la bière, ses composants), puis nous avons découvert les bières de Belgique (les abbayes, les trappistes), puis on a étudié les bières étrangères et ici, c’est le couronnement : nous réalisons notre propre brassin, c’est de la pratique professionnelle de terrain. Maintenant quand je bois une bière, je reconnais les catégories, je détecte les ingrédients, je décèle les arômes, je reconnais les différents houblons et malts. A la voir, si elle est claire et un peu trouble, je me dis que ça doit être une blanche ; quand je la goûte, je sens si elle est citronnée et avec des agrumes.». Comme quoi, les femmes aussi savent pourquoi…
On apprend à boire intelligent et aussi on acquiert une connaissance pour entrer facilement en contact avec les gens. «On fait souvent connaissance autour d’un verre, alors si on peut entamer une conversation en disant qu’il y a un arôme de caramel, cela pose et cela ouvre les chakras », plaisante un étudiant.20191207 095536 Copie

 

La Montoise, ou quand le folklore fait se rencontrer les hommes
Ca donne une bière et un rapprochement Mons-Binche ! C’est l’histoire de l’étudiant Massimo Falasca, propriétaire de La Montoise, qui suit la formation Biérologie depuis 4ans. «La Montoise est une bière artisanale que je brasse à Binche, à raison de 500 hectolitres par an. En 2010, j’ouvrais un café à Mons et je voulais ma bière, une bière qui a du peps et qui nous ressemble, nous, les Montois. J’ai sillonné toute la Belgique et j’ai compris que les bières étaient brassées ailleurs. Je suis « homme de feuille » et au Lumeçon, j’ai rencontré un Gille de Binche, le propriétaire de la Binchoise qui m’a invité au Carnaval. Je lui ai expliqué ce que je voulais faire et ensemble nous avons élaboré La Montoise, une couleur, un goût, un degré d’alcool. Et maintenant on a 3 recettes : la Montoise, la Trinité et la Montoise 5. On peut trouver mes bières dans l’horeca et la distribution régionale. Depuis 2012, j’apprends le métier avec la Province de Hainaut. Pour fin 2020, je devrais ouvrir ma brasserie urbaine dans le Centre-ville de Mons, au Marché aux Poissons, dans l’ancien garage Saint-Christophe. On est bien soutenu par le Bourgmestre. On a fait une étude d’incidence. On va dépolluer le site, garder l’enveloppe extérieure du bâtiment classé, reconstruire une partie dotée de panneaux solaires, et être autonomes très vite, puis nous développerons de la restauration, comme la Manufacture urbaine à Charleroi», confie-t-il.
Comme le confirme Julien Hiéraux : «C’est un phénomène de mode. Il y a beaucoup de nouvelles bières soi-disant artisanales, mais ce sont de fausses brasseries. Ce sont des commerciaux qui mettent une nouvelle étiquette sur une bière déjà existante. Alors j’apprends aux élèves à développer leur esprit critique pour pouvoir déceler le piège. Car ce n’est pas le même courage et je dis chapeau au brasseur qui a étudié la bière et a élaboré la sienne, qui a contracté un crédit parfois de 400.000 euros juste pour acheter le matériel».


La biérologie est une formation qualifiante qui se donne en 4 ans, soit 4 modules de formation. A raison de 3 à 4h de cours un soir par semaine, le mardi, à Binche, soit entre 60 et 100 périodes de cours, et le samedi à La Louvière pour la pratique du module microbrasserie. Le droit d’inscription s’élève à 50-60 euros par an+ une participation pour les dégustations. Gratuit pour les demandeurs d’emplois et minimexés.

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Infos : IPEPS Binche
12 rue des Archers à 7130 Binche
064/31.02.40